31/01/2012

ALBUM DU MOIS

JANVIER 2012


TRAILER TRASH TRACYS
Ester
(double six / domino 2012)

Inhabituelle, la scène se passe au Bar à Thym, à Toulon, quelques heures après le concert des TRAILER TRASH TRACYS à l’Opéra de Toulon dans le cadre du Midi Festival hivernal. On fraternise à coups de pintes avec les trois garçons du groupe – Jimmy Lee, tête de Joe l’Indien en beaucoup plus cool ; Dayo James, grand Noir à la timidité inversement proportionnelle à l’impressionnante carrure, et Adam Jaffray, blond et beau comme un diable. La craquante chanteuse suédoise Suzanne Aztoria, quant à elle, a préféré les bras de Morphée aux vapeurs de l’after.

Jimmy, homme à tout faire du groupe qu’il a cofondé avec Suzanne, nous assène cet aveu singulier : d’Ester, l’admirable premier album des TRAILER TRASH TRACYS, il est déjà las. “Je pense que notre deuxième album sera bien meilleur. Je veux qu’il sorte très vite, le plus vite possible. On en a déjà un peu marre de jouer ces chansons.” Ce cinglé de théories conspirationnistes (il nous en déballera au moins trois, ahurissantes, en quelques heures) semble hors de propos. Pour notre part, il nous faudra des lustres avant de nous lasser, si cela arrive, des chansons cosmiques d’Ester. Pour la part du reste du monde aussi. Entouré d’une hype à croissance exponentielle depuis la diffusion il y a deux ans sur le net de son tout premier morceau, Candy Girl, le groupe, bel espoir 2012, remplit toutes les salles britanniques, ayant joué quelques jours après Toulon dans une Brixton Academy bondée en (belle) compagnie de Gang Of Four et des Kills.

La position de Lee, le cul entre la chaise du présent et le trône de l’avenir, est pourtant logique : elle est le paradoxe consubstantiel des TRAILER TRASH TRACYS, qui rendent un clair hommage à leurs glorieux aïeux mais cherchent, toujours, à avancer. “On a tous grandi en écoutant peu ou prou les mêmes disques – My Bloody Valentine, les Cocteau Twins, ceux à qui on nous compare tout le temps. J’imagine que la base du groupe, ce son éthéré, vient de là. Quant à la référence constante à David Lynch, elle ne me dérange pas, elle est assez logique. Cette basse assez typique, minimale, profonde, organique, était une décision de base, conceptuelle : ça allait à l’encontre de tous ces groupes aux basses très angulaires, jouées comme des machines. On a joué plus lentement, on s’est dit ‘Tiens, essayons de faire un peu trembler cette basse’. ‘Oh, merde, ça sonne comme du Badalamenti dans Twin Peaks... Tant pis, personne ne s’en rendra compte !’ Et finalement, tout le monde nous en parle...”

Sur ces bases saines (mélodies pop, ambiances cinétiques, atmosphère abyssale, son tordu), le groupe a expérimenté. Pendant des mois, loin du monde, seul, avec des effets, des modulations, des réverbérations, des combinaisons de tout ça, avec un instrument inventé pour eux seuls par un savant fou de San Francisco. Avec, aussi, l’ésotérique solfeggio scale.

“J’ai pris un peu de temps pour moi avant qu’on enregistre. Je me suis retrouvé dans un drôle d’univers, raconte Lee. Il y avait beaucoup de gens un peu à part, aux idées et aux lectures peu conventionnelles, qui m’ont présenté des livres théoriques, spirituels. Un homme m’a parlé de l’existence de fréquences qui pourraient réparer ou modifier l’ADN. La pop-music est généralement jouée sur une échelle de fréquences légèrement différentes de celles-ci, un peu plus basse. Il y a eu des tests scientifiques : en jouant un do sur cette solfeggio scale, des molécules d’eau trouvaient une forme beaucoup plus symétrique, mathématique. Quand tu penses que notre corps est composé à 90 % d’eau...”

Et les corps, effectivement, de répondre positivement mais bizarrement, et différemment, aux magiques You Wish You Were Red, Dies in 55, Engelhardt’s Arizona, Strangling Good Guy ou Candy Girl : dans le coton et dans l’éther, dans le noir et la lumière, le cauchemar rouge sang et le songe de bleus infinis, ils flottent, planent. Et survolent tout le reste.


SOURCE : Les Inrockuptibles
http://trailertrashtracys.com/



29/01/2012

T.V.

Présentation grandeur nature du premier album prometteur, 'Cratures Of An Hour' de STILL CORNERS au mois de mars pour quatre dates en France :

22 / L’Epicerie Moderne - LYON.
23 / Le Cargo De Nuit - ARLES.
24 / Cooperative De Mai - CLERMONT.
26 / Le Divan du Monde - PARIS.


'Into The Trees' (subpop 2011)



ON AIME AUSSI ...


STILL CORNERS
Creatures Of An Hour
subpop 2011

Un premier EP, 'Remember Pepper?', paru en 2008, permettait de faire connaissance avec STILL CORNERS, porte d’entrée d’un univers délicat, ou déjà se mêlaient les visions de l’architecte Greg Hughes à des volutes féminines. Mais c’est bel et bien la rencontre de l’Américain Hughes, dingue de Morricone et de musique de films, et de Tessa Murray, petit brin de blonde aux yeux de biche et à la voix de velours, qui fait le son de cet album. Deux ou trois singles, en fin d’année dernière, ont précédé la venue de ces dix titres, et entre temps, le duo s’est mué en quatuor : un batteur et un bassiste-claviériste, Leon Dufficy et Luke Jarvis, venus leur prêter main forte.

'Creatures Of An Hour' est un voyage dans une chaude dream pop avec un côté délicieusement bricolé : basses et batteries minimalistes, gimmicks répétitifs, claviers quasi-lo-fi. Un disque enregistré par Hughes lui-même dans son studio de Greenwich, et on l’imagine mal laisser à quiconque les rênes d’un projet aussi personnel. Ses penchants pour les BO à l’italienne se retrouvent dans certaines ambiances, certaines guitares au son brûlé, vacillantes comme un mirage (I Wrote In Blood), et réverbérées comme sur 'Submarine' qui clôt l’album.

Chaleur de l’orgue souvent présent, douceur de la voix de Tessa Murray, voluptueuse et susurrée dans un souffle presque érotique. Impossible de ne pas penser à Hope Sandoval et ses Mazzy Star. Dream pop donc, comme la bande son vaporeuse de rêves apaisés ('Endless Summer', 'Cuckoo'), voire de fantasmes plus épais comme monte l’intensité. Chaque titre continue d’emporter l’auditeur, de la puissance orchestrale des percussions sur 'Into The Trees' aux bidouilles électroniques simplistes de 'The White Season', du groove trip-hop de 'I Wrote In Blood 'et 'Velveteen' aux chœurs célestes de 'The Twilight Hours'. La deuxième partie du disque se densifie, s’assombrit, sans se départir de ce voile mystérieux. Les Still Corners ont même la décence de faire dans la concision, et le disque se termine déjà, comme une aube naissante, laissant à chacun le loisir de fermer les yeux pour replonger dans ce son de coton qu’on voudrait aussi 'endless' que le 'summer'.

Flavien Giraud (Rock Time)


http://stillcorners.tumblr.com

26/01/2012

NEWS

AND ALSO THE TREES : Dandys Eternels

En activité depuis presque 30 ans, le plus romantique des groupe British est de retour cinq ans après le dernier album studio et quelques mois après l'acoustique 'Driftwood'. AND ALSO THE TREES annonce la sortie de 'Hunter Not The Hunted', douzième album du groupe, le 19 mars. Une tournée française est prévue dès le mois d'avril. Les premières dates viennent de tomber. Plus d'infos ici.

12/04 LILLE - L'AERONEF
13/04 CREIL - LA GRANGE A MUSIQUE
14/04 STRASBOURG - LA LAITERIE
15/04 DIJON - Hotel de Vogue
17/04 LYON - LE SONIC
18/04 PARIS - LE DIVAN DU MONDE


T.V.

THE DUKE SPIRIT
Surrender
(Live at Jools Holland 2011)

ON AIME AUSSI ...


THE DUKE SPIRIT
Bruiser
(fiction records 2011)

Il y a souvent lieu de s’étonner de voir certains artistes cartonner et d’en voir d’autres condamnés à un relatif insuccès. THE DUKE SPIRIT font partie de ces combos que chroniques positives dans la presse et albums plus que respectables, n’ont pas autorisé la percée (cet album est leur troisième en 7 sept ans). Ils ont, pourtant, la chance d'avoir un label «compréhensif» leur autorisant à peaufiner, sur de longues années, un répertoire dont "Bruiser" semble être l’aboutissement.

Puisqu’il est, tout d’abord, d’approche on pourrait schématiser en disant que, appuyé sur la voix «rockailleuse» de Liela Moss, le groupe navigue sur des ambiances et une lisière très fortement imprégnées d’un rock gothique à la Elysyan Fields. Toute ressemblance s’arrête pourtant là dans la mesure où, alors que ces derniers évoluent dans un spectre plutôt onirique, Duke Spirit est lui, charpenté dans un univers plus organique, fait de tempos moyens certes, mais étayé par des arrangements qui assument pleinement la disruption à grands renforts de fuzz, de guitares distordues et d’effets soniques presque psychédéliques.

A cet égard les morceaux d’ouverture (Cherry Tree ; Procession) sont comme une prise en main et une introduction à ces climats mi-paresseux, mi-vénéneux qui parsèment le disque, une façon d'assumer ce qui, on l'aperçoit, se veut une exploration de la dangerosité des choses. Ce concept était une des critiques qui avait été formulée à l'encontre de THE DUKE SPIRIT. S'emparant d'une subversion dirigée contre la bienséance, il lui était reproché de presque s'arrêter à mi-chemin comme s'il se contentait de frôler le souffre sans vouloir s'y enflammer. Sur "Bruiser", à l'image d'une pochette on ne peut plus suggestive, le groupe semble avoir voulu saisir à bras-le-corps cette plongée dans les abîmes car même les titres les plus « langoureux » (Villain, Don't Wait) sont nimbés de sensualité exacerbée.

Le disque semble d'ailleurs comme s'aventurer, à chaque morceau, vers des chemins qui sont plus des traverses que des avenues illuminées. De Lux oscille entre chant grégorien (arrangements éthérés) et mélopée païenne d'où le souffle orchestral vire peu à peu vers le malaise. Il n'est alors pas surprenant que la douceur passe de l'aménité à l'amertume (Sweet Bitter Sweet) et que l'abrasion revendiquée par le terme de « bruiser » se fasse jour tragique sur une composition comme Everybody's Under Your Spell (spell = sort) qui démarre là où Gimme Shelter semblait vouloir s'arrêter.

"Bruiser" est comme un chemin, mais celui d'une croix qui serait renversée ; il détonne et étonne par ses mélodies intrépides et presque dangereuses. Elle séduisent par leur immédiateté et c'est en cela que les vertiges auxquels nous sommes conviés s'avèrent d'autant plus incitatifs.

claudecibels (indiepoprock)


DISCOGRAPHIE :

Cuts Across The Land - (2005)
Neptune - (2008)
Bruiser - (2011)


25/01/2012

LIVE

BLOUSE : Entre Ciel(s) & Terre.

Un premier album impressionnant pour ce trio de Portland. Une impression d'être chez soi dans ce que l'on a de plus précieux et un rendu scénique en Belgique, Luxembourg et France pour six dates en février. Toi qui ne connais pas encore BLOUSE, précipite-toi dans la salles découvrir leur musique céleste.



08 / Vooruit - GHENT - (BE)
10 / Exit 07 - LUXEMBOURG - (LU)
16 / Le Grand Mix - TOURCOING - (FR)
18 / Route du Rock - SAINT MALO - (FR)
19 / Point Ephémère - PARIS - (FR)
21 / Les Trinitaires - METZ - (FR)


NEWS

CURRENT 93 : David Tibet, Hyperactif !

Moins d'un an après le dernier album studio de CURRENT 93, 'HoneySuckle Æons', David Tibet travaille depuis décembre dernier à son successeur. Un disque en préparation, envisagé pour le printemps.
De plus une réédition complète du back catalogue de CURRENT 93 en vinyle avec pochette d'origine est prévue pour cette année. Enfin, attendu depuis quelques temps, le recueil de texte de Tibet sera finalement disponible en avril sous le titre 'Sing Omega - Songbook'. Pour plus de précisions, compulser le site officiel.

24/01/2012

NEWS

WHOMADEWHO : Nouvel Album Tout en Nuances

En activité depuis presque dix ans, les scandinaves de WHOMADEWHO ont enchaîné deux fantastiques albums et un nombre conséquent de ep tous aussi motivant les uns que les autres. Après le mini album 'Knee Deep' paru en 2011 uniquement en vinyle, les voici revenir avec leur troisième véritable lp intitulé 'Brighter'. L'objet du désir sera disponible chez Kompact dès le 27 février. Pour vous mettre en haleine, ouvrez vos nieux et écartez vos noreilles pour la vidéo fraichement en ligne, 'Inside World'.




DISCOGRAPHIE :

Whomadewho - (2005)
Green Version - (2006)
The Plot - (2009)
Knee Deep - (2011)
Brighter - (2012)


ON AIME AUSSI ...


SOL INVICTUS
The Cruelest Month
(prophecy/auerbach 2011)

La sortie d’un album de SOL INVICTUS est en soi un évènement, puisqu’il s’agit d’un des pères du genre formé par Tony Wakeford après son départ de Death In June, qui peut raisonnablement être considéré comme le premier groupe du style peu avant Current 93 (avec lequel Tony Wakeford a également travaillé). Entité mystérieuse autour de son inamovible leader, SOL INVICTUS présente cette année son dix-septième album « The Cruellest Month » qui est aussi le premier depuis six ans.

On est complètement dans du SOL INVICTUS : Richesse musicale rare, variété, intensité, pureté. La différence avec les albums précédents tient dans une atmosphère plus oppressante et étrange (Le coté épique d’un 'To kill all Kings' par exemple). Pourtant le groupe utilise majoritairement des instruments folks (violons, guitares, accordéon, percussions). La voix si reconnaissable de Tony Wakeford est l’un des éléments moteurs de cette musique. Son timbre particulier se suffit à lui-même et dégage beaucoup d’émotions souvent au-delà de la musique qui l’accompagne que ce soit dans les incantations psalmodiées de « The Cruellest Month », les effets de chorale ou de plus simples mélopées ('Raining In April'). De plus, la musique de SOL INVICTUS n’est pas cantonnée à une époque et une région comme souvent le folk l’est. C’est une musique universelle passant par la valse, les motets du moyen-âge, les bruitages industriels... Ce 'The Cruellest Month' est un très bel album de musique neofolk, un must pour les amateurs du genre, et quelque chose à écouter pour toute personne ouverte aux expérimentations musicales…

Inspiré de Bakounine (pavillon 666)


http://www.tursa.com/

T.V.

M.WARD
Hold Time
(4ad records 2009)

NEWS

M. WARD : Retour en Solo !!

Après "Hold Time" en 2009, M. WARD sera de retour le 9 avril prochain avec un nouvel album chez Bella Union, "A Wasteland Companion". Outre le fait que l'enregistrement du disque ait nécessité pas moins de 8 ingénieurs du son (mazette), le garçon s'est entouré d'un casting de ouf, puisque on retrouve sur le disque les contributions de John Parish, Steve Shelley de Sonic Youth, Mike Mogis de Bright Eyes, Zooey Deschanel, Howe Gelbe, Tobey Leaman (Dr Dog) ou encore Tom Hagerman (Devotchka). L'album est composé de douze morceaux et on croit deviner que le premier est un hommage à Alex Chilton..M. WARD sera en tournée au printemps en compagnie de Feist, et on peut déjà précommander l'album chez Bella Union


http://mwardmusic.com/


23/01/2012

T.V.

TRAILER TRASH TRACYS
You Wish You Were Red
(doublesix records 2012)


NEWS

HOOD : Collection ...

Fort de huit albums studios et de nombreux ep, HOOD, sans séparation officielle est en pause depuis maintenant presque sept ans. Ils ont laissé une trace indéniable au sein de la scène indé des années 90 en développant un pop saccadée matinée d'un habillage électronique discret.

A l'heure où Domino records, leur label de 98 à 2005 à la bonne idée de rééditer l'intégralité des albums époque Domino, agrémentés de nombreux inédits et raretés, il est de bon ton de faire un petit rappel aux oreilles averties que vous êtes. Voici, extrait de 'Outside Closer' (2005), le superbe 'The Negatives'.



http://www.hoodmusic.net/

ON AIME AUSSI ...


ZOMBY
Nothing
(4ad records 2011)

ZOMBY, orfèvre aux mains d’argent, cultive une musique épurée et concise. Il prouve une nouvelle fois qu’en réalité profondeur et longueur n’ont en commun qu’une rime fortuite. Oui, ses tracks sont courtes, très courtes (1’58″ pour la très agitée Sens) mais jamais dépourvues de profondeur, n’en déplaise à l’opinion commune!

L’E.P s’ouvre sur 'Labyrinth' où ZOMBY, iconoclaste comme à son habitude, se joue d’un break jungle qu’il bafoue avec dextérité et malice. Break qu’il allie alternativement à des nappes aériennes et jungle basses. Introduction en clair obscure dont la seule finalité est d’égarer l’auditeur ce qui, soit dit au passage, fonctionne très bien! Puis se présente à nos tympans Digital Fractal, comptine 8-bit orpheline et nocturne, « belle comme des lumières sous la pluie »… La suite s’écoule comme les marres vermeilles dont Romero aime ponctuer ses films, avec sensualité et désolation. Mais ne vous y trompez pas, malmenés entre sonorités U.K. Bass ingénieusement dissimulées, beats Jungle et claviers 8-bit kaléidoscopiques, 'Nothing' ne vous laissera aucun répit!

Visite guidée de ruelles sombres et exigües, hangars en décrépitude, ruines évocatrices du temps des raves jungle Londoniennes d’où émane une profonde mélancolie. Faiseur d’éclipses lunaires, ZOMBY paisiblement prostré dans son T1 boisé, méprise les vivants, le temps qui passe et les tendances. Sa musique, à lui, est atemporelle. Elle réveille les morts et ferait des Catacombes la plus grande free party jamais organisée. Performance qui, ma foi, mérite bien que l’on affuble son auteur de la mention « Cadavre exquis »!

Jean (wildmuzik)


http://www.myspace.com/zombyproductions

NEWS

GAVIN FRIDAY est en concert en Belgique et Hollande pour quatre dates en février. Occasion unique de découvrir son dernier album 'Catholic' en live.





Mer. 15 - HASSELT - Muzikodroom - (BE)
Ven. 17 - LEUVEN - Het Depot - (BE)
Sam. 18 - GENT - Handelsbeurs - (BE)
Dim. 19 - AMSTERDAM - Paradiso - (NL)



ON AIME AUSSI ...


GAVIN FRIDAY
Catholic
(rubyworks 2011)

Oui, GAVIN FRIDAY fut l'icône d'un rock décadent dans les années 80 et marqua la scène 'dark' de sa voix particulière et d'une attitude parfois choquante avec les Virgin Prunes. Seulement, voilà longtemps maintenant, 25 ans exactement, que l'artiste solo s'est épanouie dans une pop soyeuse, typée 'cabaret' et 'Catholic' qui est son quatrième essai solo (sans compter ses participations à de nombreux bandes originales de films) ne déroge pas à la règle. Ce nouvel album, attendu depuis 15 ans quand même, reste dans la lignée de ses précédents travaux solo. Une pop plutôt sucrée sur laquelle sa voix chaude se pose à la perfection. Même si l'ensemble reste inégal, 'Catholic' contient d'excellents moments, comme l'ouverture 'Able' au pouvoir de séduction indéniable, 'A Song That Hurts' à fleur de peau, où la magnifique ballade 'It's All Ahead Of Yoou'. Le plaisir de retrouver cette voix unique reste intact.


ALERTE : GAVIN FRIDAY est en concert pour trois dates en février en Belgique.

21/01/2012

T.V.

TINDERSTICKS
Medicine
(city slang 2012)


NEWS







V.A.S.T.


Jon Crosby est à la tête du projet V.A.S.T. depuis la fin des années 90. remarqué dès son premier album 'Visual Audio Sensory Theater' en 1998, grâce au single 'Pretty When You Cry', V.A.S.T n'a eu de cesse de développer son rock industriel au fil de six albums studio et de nombreux projets parallèles. Deux ans après 'Me And You' album en demi-teinte, Jon Crosby annonce être en studio avec V.A.S.T. pour y enregistrer le septième album du groupe. Un disque à paraître au printemps.


DEPECHE MODE

Malgré le nouveau projet VCMG, réunissant Vince Clarke (Erasure) et Martin L. Gore (Depeche Mode), Gahan, Fletcher, Gore sont à Santa Barbara pour faire le point sur le futur du groupe et notamment passer en revue les quelques 20 démos élaborées par Dave et Martin, désormais songwriter à part quasi égales. Fletch avait déjà évoqué il y a quelques semaines que Ben Hillier, producteur de « Playing The Angel » et « Sounds of the Universe » ne serait plus de la partie. Et tout le monde fantasme à propos d’un éventuel retour d’Alan Wilder en tant que co-producteur. L’histoire est en marche, et l’entrée en studio pour mars.


THE CURE

THE CURE continue d’annoncer des apparitions en festivals pour l’été 2012. Les nouvelles dates concernent les éditions prochaines du Primavera Sound (Barcelone), du Bilbao BBK Live, et de l’Optimus Alive (Oeiras).Pas de festivals anglais annoncés pour l’heure.


Mai - Pinkpop Festival, Landgraaf (Hollande)
Juin - Primavera Sound 2012, Barcelone (Espagne)
Juin - Hultsfred Festival, Hultsfred (Suède)
Juin - Hurricane Festival, Scheeßel (Allemagne)
Juin - Southside Festival, Tuttlingen (Allemagne)
Juin - Les Eurockéennes, Malsaucy (France)
Juillet - Roskilde Festival, Roskilde (Danemark)
Juillet - Heineken Jammin’, Venise (Italie)
Juillet - Rock in Roma, Rome (Italie)
Juillet - Bilbao BBK Live, Bilbao (Espagne)
Juillet - Optimus Alive, Oeiras (Portugal)




http://vastlive.com/
http://www.depechemode.com/
http://www.thecure.com/

16/01/2012

DANS LES BACS







FEVRIER


06 / BARRY ADAMSON - I Will Set You Free - album - (central control int.)
06 / PET SHOP BOYS - Format (compilation) - double album - (parlophone)
06 / MARL LANEGAN BAND - Blues Funeral - album - (4ad)
06 / FIELD MUSIC - Plumb - album - (memphis industries)
06 / THE TWILIGHT SAD - No One Can Ever Know - album - (fat cat)
06 / GOLDFRAPP - The Singles - album - (mute records)
06 / AIR - Le Voyage Dans La Lune - album - (virgin.emi)
07 / A PLACE TO BURY STRANGERS - Onwards To The Wall - ep - (dead ocean)
13 / SHEARWATER - Animal Joy - album - (sub pop)
13 / PULP - Separations (reissue) - album - (fire records)
13 / PULP - Freaks (reissue) - album - (fire records)
13 / PULP - It (reissue) - album - (fire records)
13 / EARTH - Angels Of Darkness, Demons Of Light - album - (southern lord records)
20 / LAMBCHOP - Mr M. - album - (city slang)
20 / ANNA CALVI - Jezebel/Wolf Like Me - single - (domino)
20 / HOOD - Recollected - box - (domino)
20 / TINDERSTICKS - The Something Rain - album - (city slang)
20 / THE DIRTY THREE - Toward The Low Sun - album - (drag city)
27 / RODOLPHE BURGER - This Is A Velvet Underground ... - album - (dernière bande)
27 / XIU XIU - Always - album - (bella union)
27 / DAVID SYLVIAN - A Victim Of Stars (compilation) - double album - (samadhisound)
27 / THE TING TINGS - Sound From Nowhere - album - (columbia.sony)

T.V.

THE BLACK KEYS
Lonely Boy
(nonesuch 2011)



ALBUM DU MOIS

DECEMBRE 2011



THE BLACK KEYS
El Camino
(nonesuch 2011)

Quiconque se souvient de l'époque fort lointaine où la parution d’un nouvel album des Rolling Stones donnait le ton de la saison – blanche et sèche en 1971 pour 'Sticky Fingers', caniculaire l’année suivante pour 'Exile On Main Street' – ne remerciera jamais assez THE BLACK KEYS de perpétuer la tradition… En ces temps de dérèglement climatique, 'El Camino' annonce ainsi un hiver 2012 méchamment torride, que l’on traversera pied au plancher. Fort du plus beau disque de rock’n’roll paru en 2010 – le chaleureux 'Brothers' –, la belle paire d’Akron (Ohio) remet ça pour la septième fois, toujours en mode crescendo. Moins soul que son prédécesseur, c’est un album ramassé et recentré sur les guitares électriques – personne ne sait faire sonner un Fender Twin comme Dan Auerbach – qui œuvre à notre bonheur.

De tube planétaire ('Sister', une leçon de genre en moins de quatre minutes) en boogie endiablé ('Lonely Boy', 'Hell Of A Season'), de rock kamikaze ('Dead An Gone', 'Money Maker') en fausse accalmie acoustique ('Little Black Submarines'), rien ne résiste à Pat Carney et son frère de sang, à nouveau épaulés par un Danger Mouse fort discret – exit les claviers géniaux de 'Attack & Release' (2008). Incontournable influence de 'El Camino', l’ombre majestueuse de The Cramps – comme Jim Jarmusch, Lux Interior était natif d’Akron – plane sur ces onze brûlots, tour à tour funky ('Nova Baby') et chaloupés ('Mind Eraser'), sexuels ('Run Right Back') et nostalgiques des sixties ('Stop Stop'). Avec 'Gold On The Ceiling', son diabolique gimmick au Moog et son solo à la fuzz, THE BLACK KEYS réaffirme enfin son amour pour Marc Bolan. Une certaine idée de la classe.

Renaud Paulik (magicrpm)



DISCOGRAPHIE :

The Big Come Up - (2002)
Thickfreakness - (2003)
Rubber Factory - (2004)
Chulahoma - (2006)
Magic Potion - (2006)
Attack & Release - (2008)
Brothers - (2010)
El Camino - (2011)

http://www.theblackkeys.com

T.V.

KATE BUSH
Mistraldespair
(fish people)




ALBUM DU MOIS

NOVEMBRE 2011



KATE BUSH
50 Words Of Snow
(fish people)


A la sortie, en mai dernier, de 'Director's Cut', premier album de la rarissime Anglaise depuis six ans, on pouvait regretter qu'il s'agis­se « seulement » d'une revisite (si inspirée soit-elle) de ses oeuvres passées. On imaginait KATE BUSH repartant aussitôt pour une longue hibernation. Erreur. Tel le train qui peut en cacher un autre, 'Director's Cut' ouvrait la voie au véritable successeur de 'Aerial', ce splendide et hivernal '50 Words For Snow', nouveau jalon dans la carrière exemplaire de l'imprévisible musicienne.

Sur 'Director's Cut', KATE BUSH ne cherchait pas à solder son passé, encore moins à camoufler une compilation banale d'anciens titres en les rhabillant de sons neufs : elle voulait accrocher les wagons, donner aux chansons de 'The Sensual World' et de 'The Red Shoes' la chaleur et l'espace qu'elle estimait leur manquer. Un pari réussi, qui semble l'avoir libérée et encouragée à enregistrer dans la foulée cette suite onirique aux airs de poignant et gracieux mariage, en sept longues plages, des plus belles réussites d'Aerial avec les innovations rythmiques (du batteur d'exception Steve Gadd) de 'Director's Cut'.

Oubliez les envolées vocales acrobatiques et les arrangements subtilement emphatiques d'antan, BUSH chante ici, sans chercher à forcer, d'une voix plus grave, plus chaleureuse, de son âge, en replaçant le piano au coeur de sa musique. On pense parfois, souvent même, à l'évolution musicale de Mark Hollis avec Talk Talk autrefois, à une différence majeure près : à aucun moment BUSH ne paraît s'évaporer, basculer dans le monde du silence. C'est même le tour de force qu'elle réalise, en traduisant en sons la vision ouatée mais enivrante de flocons qui tombent inexorablement, recouvrant de blanc les toits ou les champs. Car il n'est question que de neige ici, au propre comme au figuré, de l'existence éphé­mère d'un flocon à cet amant impossible, semblable au bonhomme de neige, qu'un peu de douceur partagée fait fondre, ne laissant dans le lit vide qu'une trace glacée et humide. La chanson s'appelle 'Misty', la plus belle d'un album exempt de faux pas.

Car même Elton John, idole de jeunesse de KATE BUSH, invité à lui donner la réplique sur 'Snowed In At Wheeler Street', et qui en fait des tonnes, n'arrive pas à casser l'harmonie de l'ensemble. Ail­leurs, deux contraltos se chargent des notes que KATE ne cherche plus à atteindre sur le quasi liturgique 'Lake Tahoe', tandis que le très docte Stephen Fry se charge d'énumérer les cinquante expressions évoquant la neige sur la chanson-titre. Steve Gadd, auteur déjà de l'extraordinaire pulsion sur '50 Ways To Leave Your Lover', de Paul Simon, il y a des lustres, tient la plus feutrée et inventive des cadences tout au long d'un album où BUSH paraît s'adresser à chacun de nous. On frissonne, mais pas de froid. 'December Will Be Magic Again', avait-elle prédit en 1980. Trente ans plus tard, KATE BUSH ne déçoit toujours pas ceux qui savent l'attendre.

Hugo Cassavetti (Telerama)


http://www.katebush.com