29/01/2012

ON AIME AUSSI ...


STILL CORNERS
Creatures Of An Hour
subpop 2011

Un premier EP, 'Remember Pepper?', paru en 2008, permettait de faire connaissance avec STILL CORNERS, porte d’entrée d’un univers délicat, ou déjà se mêlaient les visions de l’architecte Greg Hughes à des volutes féminines. Mais c’est bel et bien la rencontre de l’Américain Hughes, dingue de Morricone et de musique de films, et de Tessa Murray, petit brin de blonde aux yeux de biche et à la voix de velours, qui fait le son de cet album. Deux ou trois singles, en fin d’année dernière, ont précédé la venue de ces dix titres, et entre temps, le duo s’est mué en quatuor : un batteur et un bassiste-claviériste, Leon Dufficy et Luke Jarvis, venus leur prêter main forte.

'Creatures Of An Hour' est un voyage dans une chaude dream pop avec un côté délicieusement bricolé : basses et batteries minimalistes, gimmicks répétitifs, claviers quasi-lo-fi. Un disque enregistré par Hughes lui-même dans son studio de Greenwich, et on l’imagine mal laisser à quiconque les rênes d’un projet aussi personnel. Ses penchants pour les BO à l’italienne se retrouvent dans certaines ambiances, certaines guitares au son brûlé, vacillantes comme un mirage (I Wrote In Blood), et réverbérées comme sur 'Submarine' qui clôt l’album.

Chaleur de l’orgue souvent présent, douceur de la voix de Tessa Murray, voluptueuse et susurrée dans un souffle presque érotique. Impossible de ne pas penser à Hope Sandoval et ses Mazzy Star. Dream pop donc, comme la bande son vaporeuse de rêves apaisés ('Endless Summer', 'Cuckoo'), voire de fantasmes plus épais comme monte l’intensité. Chaque titre continue d’emporter l’auditeur, de la puissance orchestrale des percussions sur 'Into The Trees' aux bidouilles électroniques simplistes de 'The White Season', du groove trip-hop de 'I Wrote In Blood 'et 'Velveteen' aux chœurs célestes de 'The Twilight Hours'. La deuxième partie du disque se densifie, s’assombrit, sans se départir de ce voile mystérieux. Les Still Corners ont même la décence de faire dans la concision, et le disque se termine déjà, comme une aube naissante, laissant à chacun le loisir de fermer les yeux pour replonger dans ce son de coton qu’on voudrait aussi 'endless' que le 'summer'.

Flavien Giraud (Rock Time)


http://stillcorners.tumblr.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire