21/09/2011

ALBUM DU MOIS

AOUT 2011


PETER MURPHY
Ninth
nettwerk

Depuis BAUHAUS et la séparation du groupe, son chanteur PETER MURPHY semble ne pas avoir dévié de cette ce qui a fait sa force et son image, à savoir un post-rock gothique dans lequel on peut retrouver l’influence de Bowie, que ce soit sa période électrique ou celle où il bricolait avec l’électronique et l’industriel. Murphy n’en est pourtant pas un clone dans la mesure où tout, dans sa démarche, s’inscrit dans le cadre de cette même appétence sans qu’il s’empare du côté transformiste et caméléon du Thin White Duke.

Ce nouvel album solo, appelé 'Ninth' de façon tout à fait révélatrice, va le voir, par conséquent, enfourcher les mêmes humeurs ravageuse auxquelles nous sommes habitués comme sur 'Velocity Bird' ou 'Sesaw Sway'. Celles-ci se teinteront parfois d’urgence ('Slowdown', 'Memory Go') et dans ce qui est cette volonté d’exploration exhaustive de la face sombre de ce qui peut constituer notre psychisme. 'Uneven & Brittle' tout comme 'Secret Silk Society' s’appesantiront comme des voiles recouvrant ruminations et abattement. PETER MURPHY n’a jamais hésité à se livrer à fond dans l’intériorité et, ici encore, il apparait comme désireux d’accentuer ce sentiment d’intimité par une production serrée (celle de David Baron) et un groupe ramassé jouant pratiquement «live» en studio. On pourrait craindre que cette vision monochrome ne lasse; elle est, fort heureusement, nuancée par des moments de complexité mélodique, sur 'Never Fall Out' par exemple, où il se révèle capable d’embrasser réconfort poignant dirigé vers l’être aimé ou sur le mélancolique enchevêtrement qui met fin à l’album avec 'Crème de la Crème'.

Avec ou sans BAUHAUS, qui s’est reformé brièvement voilà peu, PETER MURPHY continue de se réinventer, ou, tout du moins, de cultiver sa logique incendiaire dont la prégnance et d’autant plus forte et saisissante que, plutôt que de se monter éruptive, elle s’infiltre sous l’épiderme, touche au subliminal et s’empare de l’insondable éclat de l’astre qui brille en teintes de noirs, parfois rugueuses, parfois moirées, à l’intérieur de chacun d’entre nous.


claudecibels (indiepoprock.net)


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