18/04/2012

DISQUES

MARK LANEGAN BAND
Blues Funeral
(4AD records 2012)

MARK LANEGAN, dans la mémoire collective, c’est ce mec sombre à la voix rauque qui a bossé avec Queen Of The Stone Age et flirté sur des bluettes  ‘countrysantes’ avec Isobel Campell,  la mignone. Au mieux on sait qu’il à d’autres albums solo au compteur et que sur le dernier ‘Bubblegum’ qui date d’il y sept ans (quand même ) se postait en choriste de choix et de luxe la talentueuse PJ Harvey. On sait  moins que  ce grand type de presque cinquante ans à débuté  sa carrière avec le groupe éphémère The Jury aux côtés de Kurt Cobain. Il a été la frontman de The Screeming Trees jusqu’en 1997. Enfin, MARK LANEGAN c’est aussi l’image d’un survivant qui se pointe sur scène en 2004 quelques semaines après un crash sévère en moto,  les bras et les mains salement amochés tenant en équilibre sur une jambe tant la douleur est encore vive. Ca marque !!

‘Funarel Blues' est son huitième album solo et sans doute le plus abouti et impressionnant de tous. Le plus affirmé et le plus ouvert également. On est là penaud face à l’évidence, devant l’immédiateté  du propos. Sentiment qui s’étiole sur la totalité d’un album sombre et combatif.  De l’ouverture âpre de ‘The gravedigger’s Song’ on passe sans intermède à la sécheresse de ‘Bleeding Muddy water’. La clarté de certaines compositions ‘Gray Goes Black’ donnent  au timbre de LANEGAN tout l’espace nécessaire à l’épanouissement de cette voix qui fait vite d’habiter l’auditeur . A l’à propos, succède la beauté qui succède à la surprise. La glaçante ‘St Louis Elegy’ glisse et mute soudainement  en gospel illuminé. Lorsque la cassure survient, personne ne s’y attend. Une rythmique dansante sur des nappes planantes et là où l’allégresse d’un sans faute pourrait se faner, ‘Ode To Sad Disco’ renvoi au meilleurs des Pet Shop Boys chanté par le plus ‘dark’ des interprètes. Jouissif !

Le souffle et les jambes coupés pas les évènements on tombe de haut lorsque retenti  ‘You’re Free again… One More Time’,  le refrain du mélancolique blues et bien nommé ‘Phantasmagoria Blues’. On est à l’entrée de la seconde partie de ‘Blues Funeral’, des étoiles plein les yeux et le cœur gros. ‘Quiver Syndrome’ sauve de l’abîme et son refrain pop salvateur donne de baume au coeur et de la raideur au corps, prolongé en vol plané par la spaciale ‘Horborview Hospital’. L’émotion passée, MARK LANEGAN retourne  à l’épure avec deux ballades ‘leviathan’ et la cisélée ‘Deep Black Vanishing Train’. Les sept minutes de l’épilogue ‘Tiny Grain Of Truth’ sonne comme un au revoir,  aspiré vers un future encore non dessiné, vierge et fertile,  comme tenu par la main, encouragé, épaulé, soutenu … à passer … à sauter le pas. Mark Lanegan signe un disque majestueux et intelligent aussi inspiré que censé. D’une beauté vraie et sans détour, ce genre de moment rare qu’on désire et cultive en nous  tant que possible.



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